Sobriété énergétique pour l’Ukraine … et le climat
Les ministres de l’énergie du monde entier se sont réunis à Paris pour la réunion 2022 de l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA) les 23 et 24 mars. Ils ont envoyé un message fort d’unité sur la nécessité de renforcer la sécurité énergétique, de réduire la volatilité des marchés et d’accélérer les transitions vers une énergie propre dans le monde entier.
Présidée par la secrétaire américaine à l’Énergie, Jennifer M. Granholm, la réunion de deux jours des ministres de l’énergie et du climat, représentant plus de 40 gouvernements du monde entier, a eu lieu au milieu des graves turbulences sur le marché de l’énergie et des préoccupations en matière de sécurité énergétique déclenchées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie le mois dernier.
Condamnation de l’invasion russe
Yaroslav Demchenkov, vice-ministre ukrainien de l’Énergie pour l’intégration européenne, a assisté à la réunion en personne en tant qu’invité spécial, et le ministre ukrainien de l’Énergie, Herman Halushchenko, y a participé virtuellement.
Les ministres du monde entier ont condamné avec la plus grande fermeté l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie, qui a détruit des vies et bouleversé la paix et la sécurité en Europe. L’invasion de la Russie menace la sécurité énergétique mondiale et les principes démocratiques.
Renforcement du rôle de l’Agence Internationale de l’Energie
« Le monde de l’énergie évolue rapidement et doit changer encore plus vite », a déclaré le directeur exécutif de l’IEA, Fatih Birol, lors de la réunion. « L’IEA est prête à soutenir le double objectif de la sécurité énergétique et de la transition vers une énergie propre, et je suis ravi que les pays membres, sous la direction du secrétaire Granholm, nous donnent les responsabilités et les ressources nécessaires pour relever les grands défis de notre époque. »
La sobriété énergétique pour réduire la consommation de pétrole
Aujourd’hui les pays adoptent des mesures pour soutenir le pouvoir d’achat des consommateurs. Cependant elles restent extrêmement limitées et leur effet sur le long terme est nul. Il faut agir résolument sur la demande pour faire baisser les prix de l’énergie au niveau mondial.
L’Agence Internationale de l’Énergie (IEA) préconise la sobriété énergétique tout de suite. En plus cela agirait favorablement pour la nécessaire transition énergétique. La mise en œuvre d’actions immédiates dans les économies avancées réduirait la demande de pétrole de 2.7 millions de barils par jour au cours des quatre prochains mois, une économie spectaculaire qui pourrait être mise en œuvre très rapidement.
Ces mesures sont relativement simple à mettre en œuvre et elles permettraient de se passer du pétrole russe tout de suite portant un coup significatif à l’économie de guerre Russe.
Décider et agir tout de suite
Réduction de la vitesse sur autoroute, télétravail, prendre le train plutôt que l’avion, baisser les tarifs des transports collectifs … voici quelques unes des mesures du plan. Elles sont simples, il suffit de décider et d’agir.
L’importance de la Russie sur les marchés de l’énergie
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a perturbé les marchés mondiaux des matières premières.
Le marché mondial du pétrole, sur lequel la Russie est l’un des principaux acteurs, est l’un des marchés les plus lourdement touchés. La Russie est le troisième producteur de pétrole et le plus grand exportateur de pétrole au monde. Des tensions importantes apparaissent sur le marché mondial du pétrole, ce qui aggrave les difficultés des marchés du gaz naturel et crée un risque imminent pour la sécurité énergétique mondiale. Les prix du pétrole ont fortement fluctué depuis l’invasion russe : la référence mondiale frôlant parfois le record historique de 150 USD par baril, ce qui met en péril la relance de l’économie mondiale, encore fragile et inégale.
Des premières mesures de réduction des importations
Les États-Unis et le Canada ont interdit les importations de pétrole russe, tandis que le Royaume-Uni a annoncé son intention de faire de même d’ici la fin de l’année. Le dernier rapport sur le marché du pétrole de l’IEA, publié le 16 mars, identifie les conséquences potentielles de la perte des 2.5 millions de barils par jour des exportations russes de pétrole à compter de début avril. Cependant, les pertes pourraient augmenter si les restrictions ou la condamnation publique venaient à s’intensifier.
Il semble probable que la volatilité des marchés perdure. Plus de la moitié des exportations russes de pétrole sont à destination de l’Europe et environ 20 % sont à destination de la Chine. Cependant, le marché étant mondial, les fluctuations de l’offre et des prix affectent tout le monde. L’augmentation des prix se fait ressentir dans le monde entier. Bien que les prix du pétrole sur les marchés internationaux n’aient pas encore atteint le record historique de 2008, les taux de change font que les prix à la pompe n’ont jamais été aussi élevés dans certains pays.
Le budget chauffage / énergie des ménages en forte augmentation
En moyenne, les dépenses mensuelles en produits pétroliers pour le transport et le chauffage en janvier et en février ont augmenté de presque 40 euros par ménage (plus 35 %) dans les économies avancées et de presque 20 euros par ménage (plus 55 %) pour les économies émergentes, et en développement par rapport aux niveaux de l’année dernière.
En raison de la perte potentielle importante de l’offre russe à l’horizon, il existe un réel risque que les marchés se resserrent davantage et que les prix du pétrole augmentent significativement dans les mois à venir, alors que la saison où la demande est la plus forte, à savoir juillet-août, approche à grands pas. Les risques sont particulièrement élevés, et déjà ressentis dans certains cas, dans les segments de marché où la Russie est l’un des principaux fournisseurs. C’est le cas pour le gazole, par exemple.
Des propositions pour réduire la dépendance au gaz Russe
Dans le même esprit que pour le pétrole, l’IEA a proposé un plan pour réduire notre dépendance au gaz Russe. Ci dessous un lien vers un résumé en anglais du plan.
Les pays membres de l’IEA
- Australia
- Austria
- Belgium
- Canada
- Czech Republic
- Denmark
- Estonia
- Finland
- France
- Germany
- Greece
- Hungary
- Ireland
- Italy
- Japan
- Korea
- Lithuania
- Luxembourg
- Mexico
- Netherlands
- New Zealand
- Norway
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- Spain
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- Turkey
- United Kingdom
- United States